Biographie:
Né le 31 décembre 1937 à Port Talbot, au Pays de Galles, où son père tenait une boulangerie, Philip Anthony Hopkins fait ses études à la Cowbridge Grammar School. Enfant difficile, comme il le reconnaît lui-même, il découvre sa vocation à 17 ans et obtient une bourse pour le Welsh College of Music & Drama de Cardiff, où il étudie pendant deux ans.
Après son service militaire, il obtient en 1960 un poste d'assistant-régisseur au Manchester Library Theatre. En 1961, il est admis à la Royal Academy of Dramatic Art, dont il sortira deux ans plus tard avec une médaille d'argent. Anthony Hopkins tient alors ses premiers rôles professionnels dans des troupes de répertoire de Leicester et Liverpool, avant de rejoindre en 1965 la compagnie de Laurence Olivier au National Theatre de Londres.
Il y jouera notamment "Junon et le paon", "La puce à l'oreille", "La danse de mort", "Coriolan" et "Les trois sœurs", avant d'interpréter les grands rôles shakespeariens tels Lear, Macbeth ou Marc-Antoine, ainsi que des succès contemporains comme "Equus", qu'il crée à Broadway puis met en scène à Los Angeles, et "M. Butterfly". Vétéran du petit écran, Hopkins a participé à de nombreuses dramatiques, dont "A Walk Through the Forest", et "Oncle Vania", et a tourné dans des téléfilms ou mini-séries comme "QB VII", "Victoire sur la nuit", "Cas de conscience", "Mussolini et moi", "Les dessous d'Hollywood", "Le dixième homme", d'après Graham Greene, "Arc de triomphe", et "Sir Anthony Blunt, espion".
En 1966, il débute au cinéma dans The White Bus, mais reste assez discret. Remarqué dans Un pont trop loin de Richard Attenborough, Elephant man de Lynch, et le singulièrement envoûtant Magic du même Attenborough, il s'impose au fil des ans pour être finalement consacré par l'Oscar du meilleur acteur (entre autres !) pour son rôle d'Hannibal Lecter dans Le silence des agneaux. Désormais monstre sacré du cinéma mondial, il officie régulièrement sous la houlette de James Ivory (un aristo glacial dans Retour à Howard's end, un majordome au cœur en hiver dans Les vestiges du jour, Picasso himself dans Surviving Picasso), il fait un tour du côté de chez Spielberg (Amistad), chasse du vampire pour le compte de Coppola (Dracula) effectue ses débuts de réalisateur avec
August, en 1996, dont il signait également la musique, se métamorphose de manière spectaculaire pour embrasser la complexité de Nixon, signé Oliver Stone et donne dans le thriller forestier avec A couteaux tirés, de Lee Tamahori. Le masque de Zorro, de Martin Campbell, conforte sa très forte image de vieux sage rusé alors que, Zorro sur le retour, il forme son successeur en la personne d'Antonio Banderas. Aux prises avec une Mort très séduisante -alias Brad Pitt- dans l'interminable Rencontre avec Joe Black, il est également apparu en homme arraché aux forêts amazoniennes dans Instinct, pour un rôle de primitif insaisissable assez proche de celui de Hannibal Lecter. Après avoir eu droit, cette année, à une apparition-cameo dans le film de John Woo Mission : Impossible 2 (il donnait sa mission à Ethan Hunt), on l'a revu ensuite en Titus victorieux mais incapable de faire régner l'ordre dans son palais, adaptation délirante de la pièce de Shakespeare avec Jessica Lange et l'hallucinant Alan Cumming.
Mais c'est son rôle fétiche du docteur Hannibal Lecter qui le poursuit encore et toujours : après la suite tant attendue du Silence des agneaux, Hannibal, signée Ridley Scott, il a rempilé en quête de bonne chair dans Dragon rouge. Suivi d'une remarcable prestation dans Cœurs perdus en Atlantide, adaptation anémiée du très personnel roman de Stephen King, et Bad company où il officiait entre rigolades et pétarades aux côtés de Chris Rock. Si on est toujours sans nouvelles de The Devil and Daniel Webster, où il vend son âme au Diable en jupons campé par Jennifer Love Hewitt (un film réalisé par Alec Baldwin), on le retrouve en pleine forme dans La couleur du mensonge, dans la peau d'un prof d'université lesté d'un lourd secret qui entretient une liaison scandaleuse avec Nicole Kidman. Enfin, Sir Anthony Hopkins est d'ores et déjà enrôlé dans le bataillon d'Alexander (le Grand) dirigé par Oliver Stone, puis dans Proof de John Madden, un drame avec Gwyneth Paltrow.
Il continue d'incarner des personnalités réelles, mais dans des histoires plus proches de notre époque et, surtout, plus modestes, que ce soit un juge dans Les fous du roi, ou un retraité passionné de vitesse dans Burt Munro de Roger Donaldson, ou un protagoniste de l'assassinat de Bobby Kennedy dans Bobby d'Emilio Estevez. Il revient également à la réalisation avec Slipstream, un film sur lequel il est également acteur et compositeur (Hopkins est un pianiste accompli), mais pour lequel il peine à trouver un distributeur. En 2007, dans La légende de Beowulf, il prête - littéralement - ses traits au roi Hrothgar par le biais du procédé de performance capture, censé être pus fidèle au jeu des acteurs que les traditionnelles méthodes de captation de mouvement.